PDG ou étudiant : le prix des fautes d'orthographe...

Ou quand le prix des fautes d'orthographe se traîne comme un boulet

Orthographe : quel point commun entre un quinquagénaire gérant de société, deux étudiants en école d’ingénieur, et une ex-caissière en reclassement professionnel ? Ce reportage disponible sur YouTube aborde sans jugement les effets délétères d’une maîtrise approximative de l’orthographe en France.

Lacunes en orthographe du PDG

(lecture à 3,06 min) Si à 54 ans Francis affiche une réussite professionnelle, il reconnaît traîner une souffrance de ses lacunes en orthographe depuis son enfance. Il ne sait toujours pas écrire des mots usuels tels que trente, ou volontiers. Gérant d’une société employant plusieurs salariés, Francis craignait au quotidien d’être jugé, décrédibilisé dans ses échanges professionnels. Il a tenté de se libérer de ce handicap via une formation de 2 jours à 3 000 €, qui, si elle lui a permis de progresser, n’a pas réglé tous ses problèmes. Mais il a repris goût à la lecture et à l’écriture, n’a plus peur d’écrire, et surtout, tous les soirs, il peut désormais ranger ses complexes au placard et aider sa fille à relire et corriger ses exercices de français.

Rédiger une lettre de motivation sans fautes

(lecture à 6 min) Yann et François, 25 ans, sont en école d’ingénieurs à Lyon. À travers leurs écrits quotidiens, ils ont pris conscience d’une maîtrise de l’orthographe très approximative et sont inquiets pour la rédaction de lettres de motivation et de CV lors de leur prochaine entrée sur le marché du travail. L’orthographe ayant été remise au programme de leurs études supérieures comme matière obligatoire, ils ont suivi une formation afin de s’améliorer et d’obtenir une attestation de niveau qui fera la différence sur un CV. Ils obtiennent le 1er niveau sur 4. Ce score sera-t-il suffisant pour des employeurs devenus de plus en plus exigeants ?

Qualités rédactionnelles irréprochables

(lecture à 7,30 min) Julien dirige une société du digital qui gère la communication de grandes marques via des articles sur les réseaux sociaux, des tweets ou des commentaires. Il cherche à recruter des rédacteurs web, mais la barrière de l’écriture est là. Même si les profils sont intéressants, il est intraitable avec les qualités rédactionnelles et jette les neuf lettres de motivation reçues ce jour-là, bourrées de fautes d'orthographe.

À la recherche de correcteurs professionnels (freelance)

(lecture à 10,40 min) Dans ce centre d’appel chargé de la relation clientèle de grandes marques, le directeur considère qu’une orthographe approximative ou une syntaxe imparfaite demandent du temps de relecture et de vérification et génèrent donc un manque de productivité. Elles se traduisent surtout chez le client par une impression de manque de rigueur et une perte de crédibilité. Il consacre donc 120 000 € par an pour l’emploi de quatre correcteurs afin de se démarquer vis-à-vis de ses concurrents, notamment ceux basés à l’étranger.

Je suis nulle en orthographe

(lecture à 16,30 min) Anne-Marie, « ex-nulle en orthographe », a traîné avec elle depuis l’école une phobie des dictées et de l’écriture. Cette peur d’écrire l’empêchait alors de dormir. Après des années de réflexion et de tests, elle a mis au point une méthode d’apprentissage pour « les traumatisés du français », et en a tiré un livre vendu à 350 000 exemplaires. Elle savoure aujourd’hui cette revanche sur les mots, avec cette méthode reprise par les centres de formation professionnelle.

Réussir un test d'orthographe

(lecture à 14,30 min) Quant à Lucie, ex-caissière en accident du travail, elle a été reclassée sur un emploi administratif, où le nombre de fautes sur un test d’orthographe lui a valu son licenciement…

Le désintérêt de la lecture et de la pratique de l’écriture et des dictées chez les jeunes, les méthodes d’enseignement du français et de l’orthographe, les réformes successives, l’écriture en texto… chacun trouvera des causes à cette baisse généralisée de niveau dans la communication écrite. Mais le prix des fautes d'orthographe s'avère parfois lourd à traîner.

Et si l’intelligence artificielle est désormais à la disposition de tous, elle ne réglera pas tout.

Éric Mangon | Écrivain public | relecteur | correcteur professionnel

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